Borne de la Route mondiale à Larroque-des-Arcs – photo Maya Lablanquie

 

« Écoutez. Lorsqu’il s’agit de gérer nos affaires municipales, on nous demande notre avis et on nous dit : élisez un maire et des conseillers. Lorsqu’il s’agit de gérer nos affaires départementales, on nous donne la parole pour désigner un Conseil général. Lorsqu’il s’agit d’affaires nationales, on nous donne encore la parole pour défendre les intérêts de cette communauté nationale. Et de quel droit est-ce qu’aujourd’hui où l’unité du monde dans les nécessités économiques et techniques est une évidence, de quel droit est-ce que l’on tarde si longtemps à nous donner la parole pour que nous puissions nous-mêmes désigner les hommes qui étudieront et régleront les problèmes mondiaux ? »

Abbé Pierre

 

LE VOYAGE

 

Pour le 70° anniversaire des bombardements tragiques d'Hiroshima et Nagasaki, le Collectif « Route sans frontières » * proposait à Gramat, les 6, 7, 8 et 9 août 2015, un événement militant et culturel articulé autour de la projection du film LE VOYAGE de Peter Watkins.

À cette occasion, le texte "Il y a 65 ans, Cahors et le département du Lot se déclaraient "Territoire mondial" faisait lien entre l'événement du Voyage et la Route mondiale "sans frontières" initiée à Cahors en 1950.


Exposition André Breton au Musée Henri Martin de Cahors, salle Cahors-Mundi, fin 2014 – photo Michel Lablanquie

 

Il y a 65 ans, Cahors et le département du Lot se déclaraient "Territoire mondial"

 

L'anniversaire des 65 ans de la Mondialisation du Lot est largement ignoré de la plupart des lotois – juste salué par l'exposition que lui consacre la Mairie de Cahors à la Maison de l'eau, autour des photos de Jean Dieuzaide – comme si la mondialisation économique globalisée qui prévaut de nos jours avait définitivement effacé tout espoir de construire la mondialisation des peuples, prémisse de la société humaine solidaire qui avait alors été rêvée.

La “Mondialisation” telle que la rêvaient nos communes à la sortie de la guerre était celle de la fraternité humaine et du partage. Elle visait à créer une instance gouvernementale mondiale et souveraine, au dessus des États, pour faire face aux défis et menaces qui pesaient sur l’humanité : la guerre comme celle qui venait de se clore, mais aussi l’environnement, les matières premières, ou l’énergie – en atteste la Déclaration Mondiale des élus au Congrès des Peuples, "Énergie et Matières premières", lancée à Rocamadour le 2 juin 1974 (voir : http://www.recim.org/amip/010-fr.htm)

Aujourd’hui, à l’heure ou les menaces climatiques et environnementales, l’exploitation des ressources, de la flore, de la faune et des populations, les pollutions de toutes sortes, les menaces de guerres, la peur et la misère n’ont jamais été aussi présentes, ces aspirations sont plus que jamais d’actualité. À nous maintenant de poursuivre la voie tracée par nos sages et d’ouvrir les yeux sur la modernité d’un message qui peut aujourd’hui éclairer nos consciences. (...)

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EMBARQUEZ POUR LE VOYAGE

 

 

* Le Collectif « Route sans frontières » : Groupe Sortir du Nucléaire Lot, Le Lot en action, La Parole a le geste, Conseil des Territoires Citoyens du Monde, Assemblée des Citoyens du Monde, le GADEL, La Conf du Lot, ATTAC Lot, Groupe Palestine Figeac, LDH Martel, Pour une Terre vivante, Écoles Tiers-Monde 46, Kinomad, Le Droit à la paresse, Vigilance OGM 46, Collectif SDN corrézien, SDN 82, Ende Doman, Bien profond et VITES.

Le nom du Collectif fait référence à la première route mondiale destinée à faire le tour de la planète, dont la portion Cahors / Saint-Cirq Lapopie a été inaugurée le 25 juin 1950 par Lord Boyd Orr, directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 1945 à 1948 et prix Nobel de la Paix 1949.


Les commémorations de Cahors-Mundi en 2015 dans le Lot :
> Article de La Dépêche du Midi, 27 juin : Cahors-Mundi, rétrospective d'un grand moment
> Article de La Dépêche du Midi, 1° juillet : Pradines, les écoliers chantent la Paix



 

LE LOT DU MONDE

LE 24 JUIN 2011

En 1950, Cahors fit valoir au Monde une utopie salvatrice en posant les premières pierres d’un Gouvernement mondial des peuples, seul apte à faire face à la menace atomique alors imposée durant la Guerre froide par les deux blocs américain et russe.



Alors que l'humanité était encore secouée par les horreurs de la dernière guerre et par le spectre d'Hiroshima, Cahors fut la première ville à signer la Charte de la Mondialisation, adoptée le 30 juillet 1949 grâce à l'adhésion de ses habitants, de ses élus communaux, et au soutien de personnalités nationales et internationales - dont Albert Camus, André Breton, l’Abbé Pierre... La ville prit la résolution d’ajouter à son nom le mot Mundi (du monde), pour s’appeler Cahors-Mundi.

Les mois suivants, 239 communes du Lot sur les 330 que compte le département, puis le département lui-même à travers son Conseil général, s'enflammaient pour le projet d'une planète sans frontières régie par une Loi mondiale... et à leur suite, un millier de communes ou de villes dans 10 pays et sur 4 continents, dont les villes d’Hiroshima (le 18 mars 1959), Nagasaki (le 17 mars 1960) et Fukushima (le 24 février 1971). Cahors organisa les 24 et 25 juin 1950 les grandes cérémonies qui consacrèrent la Mondialisation du Lot.

L’appel de Cahors était un acte de résistance face à la folie meurtrière des hommes, un élan de solidarité entre les peuples, posé en réaction à la barbarie des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Les citoyens de Cahors ont fait corps pour opposer à la force brute l’utopie d’une nouvelle fraternité humaine. Ils ont pu ensemble affirmer la nécessité d’un ordre supra-national qui pourrait permettre l’organisation d’une communauté mondiale où règnerait la paix et l’abondance, et où les libertés fondamentales seraient garanties aux individus. (...)


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