Mme Andrée Alphonse à Cahors

Bretenoux-Biars, le 18 février 1999

 

Madame,

 

Merci beaucoup pour votre courrier du 22 janvier, auquel je reponds avec grand retard, veuillez m’en excuser.
Merci pour votre lettre, car elle nous a fait grand plaisir : c’est un des seuls retours que nous ayons eu pour l’instant sur les Rencontres internationales, qui pourtant, ont dû marquer leur époque, et les gens qui les ont vécues.

C’était un privilège de pouvoir se pencher sur cet événement à la faveur d’un article, mais c’est frustrant de le figer dans le passé, alors qu’il agit encore aujourd’hui ; et vous en êtes l’illustration. En effet le but ou le principe des Rencontres était bel et bien de passer un message... et ce message est là, bien présent, j’oserai dire moderne... Vous-même parlez d’un passé qui continue à orienter votre vie, et dites que vous avez toujours eu à coeur d’abolir les préjugés raciaux...

Il me semble qu’il est difficile de se rendre compte de ce que les Rencontres devaient représenter, puisque même maintenant, je ne vois pas d’expérience qui puisse s’y comparer. Le simple descriptif ne suffit pas à rendre compte de ce qui est une aventure humaine. Un article non plus. Le mieux encore consiste en des témoignages comme le votre : et avec votre permission, j’aurais souhaité pouvoir reproduire la photo que vous m’avez envoyé (je vous la réexpédie quand je n’en aurais plus besoin...), et des extraits de votre correspondance, peut-être complétée avec une ou deux questions :

- Quel effet cela vous avait fait, à l’époque, de vous retrouver ainsi avec des jeunes de tous les pays ?... et est-ce que c’était le même effet pour tous les jeunes ?

- Qu’est-ce que les jeunes avaient envie de partager, ou l’urgence de partager, si cette situation était vraiment exceptionnelle ?

- Est-ce que cela a eu une influence sur votre rapport aux autres peuples et cultures du monde pour la suite (et peut-être votre propre identité) ?

Bien sûr, ces questions, j’aurais souhaité vous les poser de vive voix... Cahors n’est pas vraiment si loin... Sans doute aura t’on l’occasion de nous rencontrer un jour. Vous parlez de documents dont vous disposez, cela permettra d’en parler encore...

En attendant, je trouve intéressant de revenir sur ces rencontres par votre témoignage, et quelques petites réponses en complément, si cela vous convient...

Avec tous mes remerciements, et mes salutations cordiales,

Michel Lablanquie.

 

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