TÉMOIGNAGES

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Andrée Abelhauser (au centre) - 1957


De passage à Saint-Céré en juillet 98, je suis allée faire un “pèlerinage” aux Tours de Saint-Laurent, et là, j’ai eu la surprise et la joie de découvrir dans Collines et Vallées un article qui m’a brusquement rajeunie de 41 ans !

En effet, en 1957, agée de 21 ans, je venais de terminer ma licence en histoire et géographie à la Faculté de Strasbourg, et j’avais été choisie par le Doyen de la Fac de lettres pour représenter l’Alsace aux Rencontres Internationales de Saint-Céré. C’est ainsi que mon costume et moi (voir photo) avons vécu une expérience inoubliable pendant ce “mois de l’amitié” si bien nommé. [...]

Ce passé continue à influencer ma vie. D’abord parce que le Quercy m’a tellement séduite, que j’ai persuadé mon mari de quitter les bords du Rhin pour ceux du Lot depuis que nous sommes retraités. Ensuite parce que, durant ma carrière professorale, et dans ma famille, j’ai toujours eu à cœur d’abolir les préjugés raciaux ; Utopie, dites-vous ? Pas tellement : mes élèves maghrébins m’ont toujours respectée et appréciée (et inversement) et les meilleures amies de ma fille aînée sont, l’une marocaine, et l’autre haîtienne !

 

Mme Andrée Alphonse, née Abelhauser, le 22 janvier 1999

paru dans Collines & Vallées n° 7, mars 1999

 

> réponse à Mme Alphonse, le 18 février 1999

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Les rencontres internationales de Saint-Céré

 

“Je ne suis pas étonnée d'apprendre, en vous lisant, que peu de participants aux Rencontres se sont manifestés à vous ; l'éloignement et la connaissance approximative de la langue française sont certainement les deux causes essentielles de ce silence.

Pourtant nous étions 4 ou 5 français (une jeune institutrice de Montcuq en particulier), s'il existe encore une liste des participants de juillet 1957, je pense pouvoir vous les indiquer, bien que leur nom m'échappe pour l'instant. Et les deux locomotives de la Rencontre, Adrien Bance, professeur de lettres en Haïti et Berhanou Abbebe, dont j'ai lu les articles forts intéressants sur son pays, l'Ethiopie, dans le Courrier de l'UNESCO, possédaient tous deux notre langue à merveille. Mais ils sont sans doute devenus des hommes politiques importants dans leur pays, et leur temps ne leur appartient plus...

D'abord, je crois que tous, nous avions conscience de bénéficier d'une chance exceptionnelle en vivant cette Rencontre. Parce que nous étions jeunes, nous n'avions pas tellement envie de participer aux "tables rondes" et conférences évoquant des sujets sérieux, mais plutôt de nous connaître les uns les autres et, au gré des inclinations naturelles d'apprendre, par exemple, les particularités de la vie au Mexique ou en Equateur (avec mes deux meilleures amies du moment, Consuelo et Noemi) ou la façon de draper un sari avec Sumithra, la Sri Lankaise, ou de frémir au récit de l'odyssée de Nissim, l'Israélien, qui avait vécu son propre "Exodus".

Ce que nous avions envie de partager c'était notre jeunesse, les rires, les chants, les balades en Quercy, les soirées dansantes au Casino, et là, je vous assure, la couleur de la peau ou la religion ne comptaient pas, n'étaient pas un obstacle !

Je dois vous paraître bien frivole ; mais peut-être que si Monsieur Milosevic avait été amoureux d'une belle albanaise musulmane, la guerre du Kosovo n'aurait pas lieu ?? !…".

 

Mme Andrée Alphonse, avril 1999

texte paru dans Collines & Vallées n° 8, juin 1999


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Champagne !

 

“Il est difficile et à certains égards perturbant, de vous adresser aujourd'hui une lettre qui aurait dû il y a déjà un an vous dire ce que nous pensons, ma femme et moi-même, de Collines et Vallées, de ces collines et vallées autour de Saint-Céré et Bretenoux où nous avons vécu notre tranche de vie la plus riche.

Votre journal est riche, divers, j'allais dire "vigoureux".

Nous y retrouvons dans les relations du quotidien d'aujourd'hui et dans le fond de vos articles et éditoriaux, la volonté d'être objectif et concis, et de présenter une ligne de conduite "politique" dans le sens grec du terme, claire nette et combative.

Je ne veux pas jouer aux anciens combattants, mais nous retrouvons là, pour ne citer qu'un seul nom, notre "période" avec Jean Lurçat. [...]

Nous avons été particulièrement touchés par vos évocations des Rencontres Internationales, d'autant plus que nous apprenons par Simone Lurçat votre [idée] de reprendre le flambeau. [...]

Il est inutile de vous dire combien ce projet nous intéresse. [...]

Très amicalement.


M. et Mme Raoul Bacconnier

paru dans Collines & Vallées n° 10, octobre 1999

M. Bacconnier est ancien proviseur du Lycée de Saint-Céré,
président du Club des Relations Internationales et des Amis de l'Unesco à Saint-Céré

 

> réponse à M. et Mme Bacconnier, le 1° octobre 1999

> courrier à M. et Mme Bacconnier, le 2 décembre 2000

 

> courrier à Mme Simone Lurçat, le 1er décembre 2000




Le petit monde des Rencontres Internationales, réuni le 23 septembre 2000
(Saint-Céré, Hötel de France - photo Michel Lablanquie)

De gauche à droite : M. Benguigui (Fr), M. et Mme Pascal (Fr), Raoul Bacconnier (Fr), Saad Khiari (Algérie),
Rita Lankin (Birmanie), Michèle Mamoul (Fr), Colette Bacconnier (Fr), Malik Tall (Mali), Consuelo Bonfil (Mexique),
Mme Vidal (Fr), Kingsley Seevaratnam et sa fille (Sri-Lanka).